Eté 1918 A Beyrouth, Kamel se marie puis retourne à Damas en Hiver.
A Beyrouth, Kamel épouse Fatmé Mouqadam qui va lui donner 3 enfants : Fouad, qui naîtra le jour de l'entrée des français à Damas en 1919, Aatef (né en 1922) et Bahijé (née en 1926). Mais Kamel ne peut rester sans voir sa chère mère Amné et sa soeur Zahiyé, qui elle aussi s'est mariée.
Place Des Martyrs, Beyrouth.uth,
Kamel le jour de son mariage à Beyrouth.
1919-1921 A Damas, la situation devient de plus en plus compliquée pour l'opposant Kamel Taquiedine.
A cette date, Kamel Taquiedine, se trouve être opposant à la présence française, de par son soutien à Fayçal, mais surtout un ennemi des Ottomans, et ces derniers bien que défaits, avaient maintenu des agents qui traquaient dans Damas, ceux qui, parmi la population Damascène, avaient aidé les anglais à renverser le pouvoir ottoman, parmi eux mon Grand-Père.
Celui-ci allait donc se trouver sur la "liste noire" des Arabes Syriens condamnés à mort par les Ottomans. Son opposition aux français n'allait guère lui faciliter la vie...e
1921-1925 Kamel brave les menaces...
En effet, il décide de rester sur place et s'associe à son cousin Hussayn dans une affaire commerciale, certifiant leur alliance devant le notaire par cette poignée de main officielle. La photographie d'époque faisant foi.
Pacte de confiance: Kamel Taquiedine et à sa gauche Abou Ali, son cousin.
1925 A Damas, Kamel se sent toujours menacé et rencontre celui qui va l'aider à changer d'identité.
Damas fut le lieu d'asile de l'Emir Abdelkader, celui qui affronta les forces françaises et leur infligea de lourds dommages en Algérie entre 1832 et 1847. Exilé de force en France, il rejoignit Damas en 1852, où il fut accueilli en héros. Les Ottomans durent compter avec cet Homme au charisme étonnant. Il sauva la vie de nombreux syriens, lors des massacres de Damas perpétrés par les forces ottomanes. A sa mort en 1883, sa famille et ses compagnons de lutte restèrent sur place.
Cérémonie à la maison de l' Emir, Damas (1924).C
En 1925, Kamel Taquiedine eut l'occasion de rencontrer l'un des proches de l'Emir, un Algérien, refugié lui aussi, M. Al Jazaerly, avec lequel il se lia d'amitié. Kamel fut amené à lui faire part de ses préoccupations du moment concernant les menaces sur sa vie, et sur un éventuel départ pour l'exil...
C'est ainsi que Kamel décida se changer d'identité afin de pouvoir justifier d'une nationalité française (qu'il n'avait jamais eu...), qui lui permettra de gagner la sympathie des français, et lui facilitera la tâche en cas de départ précipité, dans le cas où les menaces à son égard persistaient.
M. Al Jazaerly ainsi que neuf autres témoins (habilement choisis par Kamel, parmi eux Abou Ali, son plus proche cousin) certifièrent donc, devant le Chargé d' Etat Civil de Damas, que le présent homme s'appelait Kamel AL JAZAERLY, et qu'il était de la famille de M. Al Jazaerly. Kamel eut donc la possibilité de revendiquer la nationalité française, qu'il obtenu sans grand effort, en effet tout reposait sur les témoins à cette époque. Notons que c'est ce jour de 1923, que notre famille a perdu son vrai nom de famille "TAQUIEDINE".
1926 De nouvelles horizons se dessinent.
Ce changement d'identité ne lui permet plus de vivre correctement, il se sent "étranger" dans son propre pays. Les aller-retours Beyrouth-Damas se multiplient, il sent le besoin de partir, de toute laisser, pour recommencer une nouvelle vie.
C'est ainsi qu'il annonce à sa femme au printemps 1926, son intention de quitter la région pour l'Afrique de l'ouest, le Sénégal, où il a dejà des cousins et amis installés, qui lui ont fait part de la bonne situation commerciale de la région, sous domination française.
Mais voilà, sa femme, Fatmé ne veut pas quitter Beyrouth. Kamel parle de son intention de partir au Sénégal à sa mère et à Zahiyé. Toutes deux ne valent pas que Kamel les quitte, mais sa décision est déjà prise.
Il épousera ainsi Sobhiyé El Halbaoui en janvier 1926, sans pour autant divorcer de sa première femme, et quittera avec elle, Beyrouth, par la mer à destination de Dakar, où il pourra enfin vivre dans une atmosphère paisible...
Port de Beyrouth (1926).